Date: 24 mars, 2020 - Blog
Le pays est confronté à plusieurs défis structurels concomitants
Le socle de son modèle basé sur les exportations est en train de se fracturer. Son puissant secteur industriel donne des signes d’obsolescence. Il n’a ni emprunté la voie délicate de la révolution numérique, ni anticipé les impacts du changement climatique. La plupart des constructeurs automobiles, autrefois si flamboyants, resteront sous perfusion au cours des prochaines années. Les fabricants de machines-outils continueront de souffrir des conflits commerciaux et de la tendance à la dé-globalisation. Le Covid-19 privilégie un recalibrage, voire la relocalisation de certaines chaînes d’approvisionnement. Cela risque d’avoir finalement un impact disproportionné sur les principaux exportateurs, comme la Chine et l’Allemagne.
Le système bancaire allemand est parmi les plus malades du monde. Surdimensionné, mal capitalisé et non rentable. Les autorités sont ambivalentes à son sujet depuis plusieurs décennies. Merkel & Co ont toujours rejeté une union bancaire européenne, des renflouements publics et des fusions transfrontalières (paneuropéennes). Ils se sont également opposés à l’ingénierie financière de la BCE qui, en fait, a permis sa survie … Pourtant, l’ensemble du système bancaire est au bord de l’effondrement. Il ne sera en aucun cas en mesure de soutenir l’économie en difficulté face aux chocs de tous horizons.
Merkel sort progressivement de la scène politique par la petite porte. Sa coalition au pouvoir et la CDU déclinent à une vitesse vertigineuse. La paralysie politique règne dans le pays, le parti écologiste est en embuscade et se prépare à bientôt gouverner. Si la CDU maintient ses lignes politiques actuelles, elle sera dévastée lors des prochaines élections, tout comme de nombreux partis appartenant au centre modéré du spectre politique.
Les perspectives de l’Allemagne n’ont jamais été aussi sombres depuis plusieurs décennies
Il faudrait un changement majeur de mentalité pour renverser ce déclin