Comme à leur habitude, les Etats-Unis attaquent les pays les plus faibles

Date: 13 juin, 2019 - Blog

Le Trésor américain a publié son rapport semestriel sur les politiques de change.

Malgré la révision des critères et l’élargissement de l’univers, aucun pays n’a été considéré comme  manipulateur monétaire. Il a placé 9 pays (Chine, Japon, Corée du Sud, Allemagne, Italie, Irlande, Singapour, Malaisie et Vietnam) sur une liste de surveillance. Fait important, la Chine n’a pas été qualifiée de manipulateur monétaire. Le Trésor semble vouloir éviter une escalade du conflit commercial. Le Japon et la Corée du Sud figurent depuis longtemps sur cette liste.

Manipulation

Certains pays européens figurent sur la liste de surveillance mais ils ne sont pas encore à risque.

L’Italie, l’Irlande et l’Allemagne ne peuvent être accusées de manipulation sur le marché des changes car ils ne mènent pas de politique de change indépendante. L’excédent budgétaire et commercial est davantage lié aux caractéristiques des pays. Le rapport portait principalement sur la Chine, même si elle ne remplit qu’un seul critère. La faiblesse du CNY est une source de préoccupation majeure, parallèlement au déséquilibre croissant des échanges bilatéraux. Les tarifs commerciaux en vigueur ont été peu mentionnés. La Chine est loin de remplir les critères de compte courant et aucune preuve d’un interventionnisme sur le marché des changes n’a été apportée. Nous pensons que cela devrait rester durablement la position du Trésor. Singapour et la Malaisie ont des risques d’impacts négatifs limités. Le seul pays à risque est le Vietnam, qui a enregistré un excédent commercial  substantiel, un C/A très positif et une banque centrale active sur les marchés des changes.

L’impact global sera limité. Il semble peu probable que l’administration Trump puisse utiliser ce rapport comme outil  à sa politique commerciale protectionniste. Il met la pression sur l’Europe. La Chine est déjà dans l’œil du cyclone, mais trop importante  pour être attaquée

La destinée de l’USD n’est pas entre les mains du Trésor américain, mais beaucoup plus dans celles de la Fed et des investisseurs étrangers