La guerre en Ukraine donne coup d’accélérateur à la transition énergétique européenne avec le REPowerEu

Date: 25 mai, 2022 - Blog

La réduction des importations européennes de pétrole, gaz et charbon russes et l’arrêt total (à voir !) d’ici 2 ans obligent l’Europe à investir massivement et rapidement vers les énergies renouvelables. Cela tombe bien, car il y a une urgence climatique. L’Agence internationale de l’énergie et le Giec (ONU) préconisent de stopper dès maintenant tous les projets dans les énergies fossiles.

Mercredi dernier, la Commission européenne a dévoilé son plan REPowerEU de €300 milliards, en réponse aux disruptions du marché de l’énergie dues à la guerre en Ukraine et à la nécessité de réussir rapidement la transition verte. Le plan met en avant 3 ambitions :

1) Les économies d’énergie par l’efficience et les comportements auprès des ménages et de l’industrie.

Incitations fiscales pour les systèmes de chauffage, l’isolation des bâtiments et les appareils.

2) La diversification des sources d’énergie auprès de nouveaux fournisseurs, la sécurité énergétique et la mise en place d’une plateforme commune d’achat pour bénéficier des meilleurs prix, incluant l’hydrogène. Des corridors d’hydrogène seront développés. L’hydrogène est une des priorités pour les Européens.

3) L’accélération de la mise en place des énergies vertes pour l’indépendance. Rehaussement des ambitions du programme Fit for 55 avec la part des renouvelables dans la production d’électricité qui passe de 40% à 45% pour 2030 :

  1. Doublement des capacités solaires d’ici à 2025 (320 GW) et installations de 600 GW d’ici à 2030.
  2. Obligation de poser des panneaux solaires sur tous les nouveaux bâtiments et maisons.
  3. Accélération de la mise en place des pompes à chaleur et de la géothermie.
  4. Réduction des obstacles administratifs pour l’installation des énergies vertes et reconnaissance de l’intérêt public.
  5. Objectif d’une production domestique de 10 millions de tonnes d’hydrogène et d’importations de 10 millions de tonnes d’ici à 2030.
  6. Développement du biométhane.

4) Réduction des énergies fossiles dans le transport et l’industrie, les 2 secteurs comptant pour 59% des émissions de CO2.

En 2020, la production d’électricité européenne avec les énergies renouvelables comptait pour 41% de la production totale, répartie en 17% l’hydroélectrique, 12% l’éolien, 8% la géothermie/biomasse et 4% le solaire. Aujourd’hui, l’éolien et le solaire comptent donc pour 16% de la production d’électricité en Europe, et ce pourcentage devrait passer à 45% selon les objectifs du REPowerEU.

Les objectifs sont ambitieux. Même la Commission européenne le reconnaît. Et la volonté de réduire, puis stopper les importations de pétrole et de gaz russes aura une conséquence : il faudra utiliser un peu plus charbon dans les années à venir. L’Europe veut trouver de nouveaux fournisseurs de gaz, l’Algérie, le Qatar, l’Egypte, Israël, pour à long terme les inclure dans un système mondial de production et d’utilisation d’hydrogène vert. Les ambitions et les objectifs se concentrent plutôt sur la période 2027-2030.

  • La transition énergétique reste une thématique forte de long terme
  • L’Europe accélère. Les axes prioritaires sont l’hydrogène, le solaire et l’éolien
  • On privilégie les producteurs d’électricité européens 
  • On aime également bien les producteurs de lithium 
  • On sous-pondère les équipementiers comme Vestas, Enphase, Solaredge, Sunrun, Sunnova, First Solar, Meyer Burger, qui sont pénalisés par la hausse des prix des métaux et les disruptions dans les semiconducteurs, ainsi que par les disruptions des chaînes d’approvisionnement. Leurs marges sont sous pression. Mais il faudra revenir certainement dessus, lorsque les chaînes d’approvisionnement se normaliseront