La BNS sous surveillance

Date: 23 mars, 2023 - Blog

La BNS se réunit ce jeudi

La décision devrait attirer encore plus l’attention que d’habitude compte tenu de l’attention mondiale portée au secteur financier suisse. La Banque nationale suisse ne tient que 4 réunions par an. Sa dernière réunion remonte à décembre. Depuis lors, la BCE a relevé ses taux de 100pbs. La BNS doit donc rattraper ses pairs. En outre, l’inflation globale a atteint 3,4% en février. Il s’agit de la 2ème hausse consécutive et plus proche du pic d’août 2022 à 3,5%, son plus haut niveau depuis le début de 1993.

Des taux plus élevés semblent encore nécessaires pour lutter contre l’inflation. La BNS augmentera ses taux de 50pbs à 1,5%. Alors que les inquiétudes du secteur financier devraient faire réfléchir la BNS, avec une inflation trop élevée, la BNS (comme la BCE) devrait être en mesure de faire la distinction entre les inquiétudes du secteur bancaire et les risques d’inflation qui nécessitent encore de nouvelles hausses de taux.

Par conséquent, une modification des taux visant à lutter contre l’inflation peut avoir peu d’impact direct sur le CHF au-delà du signal qu’elle envoie sur le risque. Selon la BCE, même l’impact qu’une hausse pourrait avoir sur le sentiment pourrait être ambigu pour le CHF. Une hausse des taux pourrait être considérée comme positive pour le CHF si elle implique que la BNS estime avoir contenu tout risque pour le secteur financier et le PIB. Cependant, cela pourrait également être négatif, car toute perception que les risques suisses/mondiaux ont diminué pourrait réduire la demande pour la valeur refuge.

Alternativement, si la BNS n’augmente pas ses taux, le marché l’interprétera probablement comme un signe que les risques du secteur financier suisse restent élevés, le CHF étant susceptible de s’affaiblir.

Spreads des CDS à 5 ans

Même si la BNS continue de relever ses taux, les taux ne soutiennent pas beaucoup le CHF. Après que la Banque a relevé son taux directeur de 50pbs en décembre à 1%, le taux suisse à 2 ans avait atteint son plus haut niveau depuis 2008 à 1,22%. Au début de ce mois, il était supérieur à 1,5%. Il est retombé en-dessous de 0,90% alors que les attentes de hausse des taux se sont dissipées sur les marchés développés. Les taux européens ont également reculé, tirant le différentiel EUR/CHF à 2 ans vers le bas. Cela correspond à une baisse de l’EUR/CHF.

  • Le CHF perd graduellement son statut de valeur refuge