Les fausses priorités de l’UE

Date: 21 janvier, 2021 - Blog

L’UE est le premier partenaire commercial de la Chine, et inversement. Finalement, la Chine et l’Union européenne ont conclu des négociations sur un accord d’investissement qui a été élaboré pendant sept ans. Cette signature est intervenue quelques jours seulement avant que Joe Biden ne prenne effectivement la relève de Trump. L’accord doit être ratifié par le Parlement européen et ses 27 États membres pour entrer en vigueur ; ce processus pourrait prendre plus d’un an.

Source : European Commission, Morgan Stanley Research

La Chine s’est engagée à améliorer l’accès au marché pour les investisseurs européens, notamment en ouvrant de nouveaux marchés importants. La Chine s’engage également à garantir un traitement égalitaire aux entreprises de l’UE afin qu’elles puissent être compétitives dans des conditions plus équitables en Chine (contraintes pour les entreprises d’État, transparence des subventions, règles contre le transfert forcé de technologies, etc.)

L’accord UE-Chine ressemble à bien des égards à celui États-Unis-Chine

Cet accord est axé sur l’investissement et ne doit pas être considéré comme un ¨free trade agreement¨

L’UE se montre plus mercantiliste que stratégique

Il est vrai que l’UE ne manque pas de bonnes excuses. L’administration de Trump n’a pas consulté l’UE avant de conclure son ¨Trade deal¨ avec la Chine en janvier 2020. Comme l’histoire récente l’a montré, l’UE serait également bien avisée de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Amérique, qui que soit son dirigeant. Le vide du pouvoir à Washington et la fin proche de son mandat sont deux autres raisons pour lesquelles A. Merkel a choisi d’accélérer la conclusion de l’accord UE/Chine.

Cependant, en signant précipitamment cet accord, l’Europe n’a pas mis dans la balance à leur juste niveau les questions-clé des droits de l’homme, du respect de la souveraineté politique, ni celle du changement climatique. Pire encore, l’Allemagne confirme ses penchants mercantiles, notamment en essayant de protéger avant tout ses intérêts industriels et automobiles.

L’Europe sacrifie – beaucoup trop – facilement ses grands principes / valeurs sur l’hôtel des affaires

  • Finalement, l’UE accroît sa dépendance à l’égard de la Chine
  • En torpillant une coalition transatlantique, elle prive également l’administration Biden d’un levier pour contrecarrer Pékin