Mieux vaut plier que rompre

Date: 13 décembre, 2018 - Blog

Une croisade populiste menace désormais l’Europe

Les partis populistes rêvent de transformer ces élections en « référendum entre l’Europe des élites, des banques, de l’immigration et celle du travail précaire, des peuples et du travail ». La stratégie est basée sur la mise en place d’une « Internationale » populiste. En annonçant la création d’une Ligue de ligues, Matteo Salvini veut une alliance capable de rassembler la droite et la gauche européennes. Bannon, l’ex-idéologue de la campagne Trump, travaille sans relâche pour consolider les rangs des populistes de droite. Il a récemment fondé à Bruxelles un groupe de réflexion appelé Le Mouvement, qui a pour objectif de combiner et de coordonner les forces en prévision des prochaines élections de 2019. Sa mission ultime est de « réconcilier les patriotes occidentaux avec leurs racines judéo-chrétiennes ». La démagogie dont ils abusent rend impossible tout compromis. Par exemple, le réflexe ¨Poutinien¨ qui anime le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, le Fidesz de Viktor Orbán ou la Ligue de Matteo Salvini, est rejeté avec horreur par le Parti du droit et de la justice (PIS) au pouvoir en Pologne. Par conséquent, les chances d’une véritable « Internationale » populiste sont très faibles, car aucune idéologie pan-européenne commune ne réunit les partis populistes de droite sur le continent.

La menace d’un afflux massif de populistes de droite au Parlement européen en mai 2019 est réelle. Une telle issue déstabiliserait sérieusement l’Europe

La « macro-économie populiste » attire les électeurs défavorisés

Le discours économique porte en premier lieu sur les « bonnes mesures », à savoir les investissements, la productivité, l’éducation et la sécurité. Viennent ensuite le côté obscur, le protectionnisme, les conflits militaires, les guerres commerciales qui aboutissent irrémédiablement à de mauvais résultats. Le Venezuela est l’exemple extrême, avec l’hyperinflation, la pénurie alimentaire chronique et la criminalité. La redistribution universelle du revenu de base ou de l’impôt est plus acceptable politiquement, ce qui en fait un moyen provisoire de lutter contre les inégalités. Dans la pratique, on connait des précédents historiques en Amérique latine, où les gouvernements populistes du Chili et du Pérou ont tenté de relancer l’économie en engageant des dépenses considérables dans les années 70 et 80. Après une reprise initiale, l’inflation est revenue et les gouvernements ont réagi en contrôlant les salaires et les prix. Les pénuries, la surévaluation, les déficits croissants et la fuite des capitaux ont rapidement précipité la crise économique, suivie de l’effondrement du régime populiste. Une tendance similaire s’est également produite en Argentine, au Brésil, au Mexique et au Nicaragua. Dans tous les cas, ces expériences populistes ont eu des conséquences désastreuses pour ceux qui devaient en être les bénéficiaires : les couches défavorisées…

Les premiers résultats économiques de ces politiques seront observables d’abord aux États-Unis et au Royaume-Uni, puis dans le groupe Vizegrád

Les Gilets jaunes imposent un changement de cap politique

La Démocratie n’est probablement pas véritablement en danger en France, nous verrons. Mais c’est toutefois devenu une vraie question de ¨survie politique¨ pour Macron. Il va céder à la vindicte populaire, réagir violemment et probablement virer à gauche. Cela sonne le glas des réformes d’inspiration libérale. Macron n’aura pas eu le temps de relancer l’économie la croissance et de créer les emplois comme il le souhaitait. Il n’aura pas réussi à créer suffisamment de richesse pour pouvoir les redistribuer (en seconde partie de mandat).

Il s’agira d’essayer de redonner du pouvoir d’achat aux classes populaires – laborieuses – dans la ruralité et chez les ¨rurbains¨, qui n’arrivent plus à boucler leur fin de mois. La fonction publique, largement surnuméraire et protégée, risque d’en faire les frais.

E. Philippe – issu de la Droite – sera un parfait fusible. Tout comme l’avaient été avant lui G. Pompidou (mai 68), P. Mauroy (école libre – privée), J-M. Herault (bonnets rouges). Cela pourrait se faire soit très vite (urgence inutile) ou plutôt au moment des élections européennes… E. Philippe aurait dans ce second cas la tâche / le mérite d’organiser un grand débat social.

C’est la fin de la politique ¨libérale-sociale¨ labellisée ¨En Marche¨

Un tournant social s’amorce en France

L’attractivité de la France sur les marchés financiers risque d’en pâtir

  • L’évolution des actifs européens reflète fidèlement le paysage politique délétère
  • La recomposition politique majeure qui s’annonce en 2019 va soit confirmer ce pessimisme généralisé, soit provoquer un rebond significatif