Obligations. La résilience du high yield semble encore plus extrême

Date: 11 octobre, 2018 - Blog

Des signes d’anxiété sur le marché des obligations à haut-rendement émergent. Ils  restent tout de même très bénins compte tenu du flux de nouvelles. Premièrement, les taux américains à 10 ans ont grimpé jusqu’à 3,25% après une période de consolidation en-dessous des 3,10% pendant 10 jours. Cela semble avoir pris les marchés au dépourvu. Le rapport ADP sur l’emploi, meilleur que prévu, l’ISM non-manufacturier au plus haut depuis 21 ans, associé à des commentaires résolument positifs des responsables de la Fed, notamment son président Powell, ont formé un parfait cocktail qui est à l’origine de la cassure des taux US et au renforcement de l’USD. Deuxièmement, au sein de la zone euro, le psycho -drame italien s’est poursuivi.

Après plusieurs jours de tensions sur les marchés, le gouvernement italien pourrait enfin réduire ses objectifs de déficit pour 2020-2021. Le Premier ministre Conté a confirmé que le gouvernement fixerait ses déficits budgétaires à 2,4%, 2,1% et 1,8% respectivement pour 2019, 2020 et 2021, abaissant partiellement ses objectifs sous la pression de l’UE. Les marchés attendent toujours la publication du document officiel détaillant les objectifs financiers et économiques.

En septembre, le plus grand ETF sur le HY américain a subi  l’une de ses plus importantes sorties de capitaux de son existence. Cependant, les spreads HY américains ont atteint leur plus bas niveau depuis 2007. Ceci est principalement dû à 2 facteurs : 1) les bénéfices très bien orientés des entreprises,  suite de la réforme fiscale et 2) la hausse des prix du pétrole qui a  aidé les entreprises de ce secteur à se redresser. La résilience du crédit HY dans une période de hausse des taux de la Fed a donc conduit à un renforcement excessif.

 

 

Ce n’est pas la même histoire en Europe. Les spreads du HY européens se sont déjà écartés de plus de 100 pbs par rapport à leur plus bas historique atteint au T4 l’an dernier. Parmi les raisons qui sont à l’origine d’un tel mouvement, nous pouvons citer l’annonce de la fin du QE de la BCE, le stress italien et les risques politiques européens.

Même si certains commentateurs mentionnent qu’avoir un spread  plus large en Europe qu’aux États-Unis constitue une anomalie historique, nous n’avons pas la même analyse. Le HY européen n’a traité plus serré  que son homologue américain qu’à cause du QE européen. À la différence de la Fed, la BCE a acheté une grande quantité d’obligations de crédit, obligeant les investisseurs à descendre plus bas dans le spectre du crédit. Le processus de normalisation devrait se poursuivre.

Des rendements gouvernementaux plus élevés inciteront les investisseurs à se débarrasser de leurs dettes plus risquées. Toutefois, les taux des obligations d’État ont récemment augmenté, sans engendrer une grande réaction des obligations high yield, tandis que sur les autres segments du crédit les spreads se sont élargis. Cela contraste clairement avec ce qui s’est passé plus tôt dans l’année, lorsque les taux et les spreads du high yield ont augmenté parallèlement.

  • La tendance au resserrement des spreads high yield aux États-Unis n’est pas soutenable
  • Un écartement, comme en Europe, serait bienvenu 
  • Les obligations émergentes, souveraines et privées, semblent plus attrayantes