Date: 11 juillet, 2019 - Blog
Suite à d’intenses négociations, les dirigeants de l’UE ont trouvé un accord sur les successeurs aux postes clés
Les plus importants , pour les marchés, sont la nomination du ministre allemand de la Défense, von der Leyen, au poste de président de la Commission européenne et, plus surprenant, de la présidente du FMI Lagarde, au poste de président de la BCE. Fin juin, selon les observateurs de la BCE, Lagarde n’avait que 5% de chances d’être désignée.
Lagarde, avec son vice-président de Guindos, seront les deux plus hauts responsables de la BCE sans aucune expérience formelle au sein d’une banque centrale. Mais elle ne rejoint pas la BCE sans expérience de la politique monétaire. Ces 8 dernières années au FMI, elle a participé aux délibérations sur la politique monétaire. Son prochain défi sera de guider les marchés car chacun de ses mots seront disséqués.
Lagarde n’a pas encore exprimé de vues indépendantes sur la politique monétaire en dehors des commentaires officiels – préparés – par le FMI. Elle a néanmoins soutenu la ligne du FMI. Elle a répété à plusieurs reprises son soutien aux politiques monétaires non-conventionnelles en félicitant Draghi et son engagement « what ever it takes » en 2012. Elle a soutenu la décision de lancer un QE en janvier 2015. Fait intéressant et signe d’ouverture aux nouvelles idées économiques afin de stimuler, elle a dernièrement déclaré que le MMT « pourrait fonctionner pendant une courte durée » dans des situations telles que la déflation, même si elle en a souligné les risques.
La BCE a appelé à des réformes structurelles afin de redynamiser l’inflation depuis la crise de la dette souveraine. Les politiciens ont fait la sourde oreille. Lagarde a l’expérience nécessaire pour créer des ponts avec le monde politique. Son parcours et son réseau correspondent donc exactement aux besoins de l’Europe et de la BCE.
Même un Draghi très dovish à Sintra n’a pas réussi à durablement convaincre les marchés qu’il était possible de redynamiser l’inflation avec les outils existants ou déjà utilisés. Les anticipations d’inflation en Allemagne pour les 2 prochaines années sont clairement négatives et proches de leurs niveaux de 2015 lorsque Draghi a lancé le QE.
Anticipations mondiales d’inflation
Après cette nomination, nous ne voyons aucune raison de changer notre vision sur la BCE.
- La BCE ouvrira la porte à un assouplissement en juillet, la dynamique macroéconomique de court terme étant sous pression et les anticipations d’inflation en chute libre
- Son annonce de septembre comprendra une baisse de taux, un redémarrage du QE, une hiérarchisation des banques et une extension du forward guidance
- Des taux bas et des spreads périphériques serrés perdureront