Même pas un mini-deal ?

Date: 24 septembre, 2020 - Blog

Trump est le 12e président depuis 1900 et le sixième depuis 1950 à faire face à une récession (ou un marché baissier) pendant une année électorale. Si l’histoire se répète, les récessions et les baisses majeures du marché ne sont pas de bon augure pour le parti et le président sortants.

Les électeurs blâmeront-ils également Trump cette fois-ci ?

Une reprise, spectaculaire, a commencé au troisième trimestre, mais …

Selon les dernières prévisions, le PIB américain va se redresser de façon spectaculaire après le triste deuxième trimestre. Pourtant, l’ampleur du rebond est inférieure à celle de la contraction. De plus, Q4 connaîtra probablement une évolution très bénigne – juste positive -.

En effet, la pandémie est loin d’être contenue et les consommateurs – la grande majorité de l’économie américaine – restent gravement déprimés. Le chômage est élevé à 8,4% et prendra beaucoup de temps avant de revenir à un niveau plus normal. De nombreuses entreprises, qui ont bénéficié de l’aide d’État au troisième trimestre, viennent de commencer à licencier leurs employés ̈furloughed ̈… La distanciation sociale et la peur du virus ont un impact profond sur le comportement des consommateurs. Une partie de ces stigmates devrait continuer jusqu’à ce que l’infection soit vraiment éradiquée, dans les faits et non dans les discours des dirigeants politiques !

La question de savoir si les plans de relance continuent de stabiliser l’économie ou non jusqu’aux élections sera déterminante pour le président Trump afin d’éviter les conséquences macroéconomiques désastreuses. Le temps presse pour lui de lancer la phase (4) de relance, les anciennes phases de l’aide d’État américaine étant terminées depuis fin juillet. Il semble que les républicains et les démocrates soient prêts à se rendre aux élections sans adopter un autre projet de loi sur le coronavirus, chaque parti pariant que l’autre sera blâmé pour son inaction. Heureusement, un projet de loi « stop-gap » a récemment obtenu un soutien bipartisan ; il devrait éviter l’arrêt mécanique et « tragique » du gouvernement au cours des prochaines semaines …

La flexibilité vertueuse du marché du travail américain n’est pas avantageuse dans les circonstances actuelles, car elle laissera des millions de travailleurs américains sur le bord de la route en 2020 et 2021. Les chances d’une reprise économique en forme de K, où les salariés qualifiés s’en tirent bien mieux que les salariés peu formés, sont en hausse. Alors que le secteur des services financiers a déjà récupéré 94% de son niveau d’avant la pandémie, les industries des loisirs et du divertissement n’ont réemployé que 74% de leurs anciens travailleurs.

La volatilité macro et politique continuera de s’imposer avant les élections de novembre

Dans le passé, les élections ont été importantes pour les marchés

Si l’histoire se répète, alors le résultat des élections présidentielles devrait – normalement – avoir un impact significatif sur Wall Street. Selon les derniers sondages, les démocrates devraient gagner.

Mais si l’on regarde d’autres sources intéressantes, comme les paris, la situation est beaucoup moins évidente.

  • Un nouveau paquet / stimulus significatif contre le coronavirus est peu probable avant les élections
  • Dans un scénario sombre et un processus électoral troublé, cela entraînerait une récession (en W) aux États-Unis
  • Ce n’est pas notre scénario principal. Mais à court terme, l’incertitude et la nervosité des marchés devraient prévaloir
Par Philippe Schindler