Un Président finalement très… normal

Date: 18 octobre, 2021 - Blog

Pendant longtemps, on a cru que le président Biden allait ramener un peu de sérénité dans la société américaine, après l’expérience horrible et conflictuelle de son prédécesseur. Il avait bien commencé son mandat, en gérant la pandémie avec plus de sérieux. Sa lune de miel avec les Américains avait largement dépassé les fameux 100 jours, puisqu’il bénéficiait encore d’un taux d’approbation de plus de 50% dans les sondages d’opinion en août dernier. Cette performance était d’autant plus remarquable que sa vice-présidente, pourtant considérée comme essentielle à l’équipe de Joe, avait subi une pression médiatique et politique constante au cours des derniers trimestres. Et soudain, Patatras !

Taux d’approbation de Biden (Niveau moyen, basé sur plusieurs sondages différents)

Source : Bianco Research

Biden est maintenant au niveau de Trump juste avant le jour de l’élection. Implicitement, cela signifie qu’un tel niveau ne pourrait pas lui permettre une réélection. Même si elles sont encore lointaines, c’est aussi un très mauvais présage pour les élections de mi-mandat, qui auront lieu dans environ un an. Pire, cela sape l’autorité de facto du président sur ses alliés démocrates au Congrès. Au moment même où des dissensions, presque idéologiques, opposent le clan des modérés à celui des ¨radicaux¨.

Le déclin de Biden est soutenu ces derniers temps

Biden a-t-il encore le poids politique nécessaire pour forcer un accord politique domestique ?

Un ressentiment généralisé

Selon un sondage de la réputée université Quinnipiac, plus détaillé, le président obtient un taux d’approbation négatif de 38 contre 53%, soit le score le plus bas de son histoire. Une majorité d’Américains pense que son administration n’est pas compétente, 55% contre 42%.

Source : Bianco Research

Sur l’économie : 39% l’approuvent, tandis que 55% le désapprouvent ; en tant que commandant en chef de l’armée américaine : 37% l’approuvent, tandis que 58% le désapprouvent ; sur les impôts : 37% l’approuvent, tandis que 54% le désapprouvent ; sur la politique étrangère : 34% l’approuvent, tandis que 58% la désapprouvent ; sur l’immigration : 25% l’approuvent, tandis que 67% la désapprouvent ; seuls 3 Américains sur 10 (28%) pensent que les États-Unis ont eu raison de se retirer de l’Afghanistan comme ils l’ont fait.

Peu de soulagement – à court terme – venant du rebond conjoncturel

Les présidents américains sont très focalisés sur l’économie pour glaner des voix. On connait l’adage : « C’est l’économie, idiot ». Là encore, les prochains mois vont être compliqués. L’économie ralentit sérieusement, et l’inflation commence vraiment à inquiéter…

La Fed est également sous les feux de la rampe

Un malheur ne vient jamais seul. Deux membres non-votants de la Fed viennent de démissionner précipitamment. Il faut dire qu’ils étaient un peu pris le doigt dans le pot de confiture – des marchés -. Bien qu’ils s’en défendent, ils sont accusés d’avoir ¨front-runné¨ les annonces de la Fed, profitant d’informations ¨privilégiées¨ pour positionner leurs portefeuilles d’actifs personnels de manière optimale. Pire, l’actuel vice-président de la Fed, R. Clarida est dans la même tourmente. La tentation vénale aurait également emporté ce professeur émérite de Harvard à la ¨gueule d’ange¨. N’oublions pas qu’il a aussi été longtemps conseiller stratégique global chez Pimco. Dr Jekyll et Mr Hyde ?

La crédibilité de la Fed est en danger

Au mieux, Powell est affaibli. Au pire, cela pourrait même lui coûter sa réélection

  • Une crise institutionnelle est en gestation aux États-Unis
  • Cette perte de crédibilité est profonde, car elle découle d’une détérioration de l’éthique et des valeurs morales
  • Espérons que le Congrès ne mettra pas de l’huile sur le feu. Sinon, la politique américaine pourrait devenir un facteur de stress aggravant pour les marchés